PASCAL BRETON C’est un beau roman, c’est une belle histoire…
Alors qu’à la rentrée de septembre, les comédiens retrouveront le chemin des plateaux de la série, penchons-nous sur la genèse de cette histoire incroyable pour comprendre comment une petite aventure s’est transformée en odyssée ! « Il était une fois trois jeunes et jolies filles… ». Tel aurait pu être le postulat de départ de la série « Sous le soleil ». Mais les choses n’ont pas été aussi simples que cela et c’est sans doute pour cette raison que le succès est toujours au rendez vous huit ans plus tard. Pourtant le challenge était de taille. Pascal Breton et Olivier Brémond, les deux associés de Marathon, la société productrice de la série, se souviennent : «Nous avons proposé à Tf1 de nous attaqué au genre majeur de la télévision, c’est-à-dire le feuilleton hebdomadaire d’une heure ! A l’époque nous voulions créer le pendant français de "Berverly Hills" ou de "Melrose Place". »
Le déclic.
Il suffit parfois d’un simple concours de circonstances pour faire naître une grande idée et ce fut le cas pour « Sous le soleil ». C’est lors d’un retour de week-end au Cap Estérel où était tournée « Extrême limite », une autre série à succès produite par Marathon, que Pascal Breton et Olivier Brémond ont compris comme une évidence que la série à laquelle ils réfléchissaient, devait se tourner autour de l’image de Saint-Tropez. C’est d’ailleurs sous le nom de « Saint-Tropez » que la série vit à l’étranger dans plus de 80 pays. En partant du mythe véhiculé par cette ville de la côte d’Azur, Pascal Breton s’est laissé porter par son imaginaire et ses souvenirs d’enfant. Avec Olivier Brémond, ils choisissent d’articuler la série autour de trois types de femmes : l’une se voulait très maternelle, la seconde plutôt frivole et la troisième devait être une femme de tête. Mais lorsque l’écriture a pris ses droits, les personnages ont connu bien des paradoxes. Ainsi Adeline Blondieau, tout en étant maternelle a d’abord vécu une période « destroy » où la passion l’a emmenée très loin. Tonya Kinzinger qui légère s’est finalement étoffée pour devenir quelqu’un de stable, profond et attentif. Quand à Bénédicte Delmas, son personnage dotée d’une forte personnalité n’a pas pu échapper aux drames et aux ruptures. « J’avais très envie de voir vivre ces trois héroïnes parce que en tant qu’homme, je m’interroge forcément sur les femmes et sur ce qu’elles ont en tête. J’ai voulu que ces trois jeunes femmes aient le plus de vies possible et j’ai aussi voulu que la même conclusion s’impose chaque fois : en amour, rien n’est sous contrôle. Quelle que soit la personnalité des héroïnes, elles n’ont jamais de prise sur leur histoire de cœur. Dès les premiers épisodes, c’est ce qui a déterminé le ton de la série et c’est également, je pense, ce qui lui a procuré succès. » Explique Pascal Breton. Il faut bien entendu ajouter à cela un cadre de rêve et une ambiance conviviale autour d’un groupe d’amis à la croisée des chemins. Chaque personnage se trouve en effet à un moment de sa vie où il doit opérer des choix plus ou moins douloureux. Ce thème pourtant banal est férérateur puisque nombreux sont ceux qui se retrouvent dans ces préoccupation professionnelles et personnelles.
La méthode américaine.
Pour coller au modèle américain, il aurait fallu écrire trois intrigues par épisodes. Mais les goûts du public américain sont bien différents des nôtres et il a été nécessaire de s’adapter tant au niveau du rythme que des scénarios : « Nous avons commencé à travailler sur les premiers scripts avec des auteurs américains qui ont pour habitude de développer trois intrigues sur ce type de feuilleton. A la lecture, tout cela sonnait faux à nos oreilles française. Puis nous avons tout remis à plat avec des scénaristes françaises (Fabienne Lesieur et Lorène Delannoy) et la trame a été trouvée ».Protecteur et très attentionné avec les comédiens qui travaillent pour lui, Pascal Breton met un point d’honneur à poursuivre le dialogue avec chacun d’entre eux : « Même si je ne peux pas me permettre d soumettre à leur approbation l’ensemble des scénarios, je tiens beaucoup à leur parler de leurs prochaines aventures. Il faut leur offrir constamment une nouvelle étincelle dans la création, c’est important pour eux comme pour le public. »
Sandra Karas